La Part des Anges

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Il flotte dans la maison une douce fragrance, de ces parfums qui embaument et entêtent, tout en faisant sourire bêtement…

image tirée du film Les Tontons flingueurs de Georges Lautner

Et pour cause, c’est l’heure de la mise en bouteille du lambig, le calvados breton si on peut (ose) l’appeler ainsi.

dernière filtration et mise en bouteille

Résumé des épisodes précédents :

À partir d’octobre dernier, notre verger ayant particulièrement bien donné, nous avons ramassé quelques centaines de kilos de pommes à cidre.

chaque sac fait entre 25 et 30 kg

Malheureusement, pour diverses raisons, nous n’avons pas pu presser avant la mi-décembre. Je pense que cela a dû influer négativement ensuite sur la fermentation.

le jus à la sortie du pressoir

Le jus de pommes était particulièrement foncé, à la fois très sucré et parfumé : nous nous attendions donc à un cidre riche en goût et en alcool. Mais l’hiver a été très doux, ce qui a entraîné une fermentation trop rapide. Le résultat a été un cidre assez plat, amer, au goût de bois, mais effectivement assez fort. Dans tous les cas, peu agréable à boire.
Nous avons donc décidé de faire bouillir notre barrique de 200 litres pour en récupérer l’alcool, ce que nous avons fait en mars.
Contrairement à ce que prétend la rumeur, il est légal de bouillir, dans certaines conditions : il faut justifier de la possession d’un verger, passer par un professionnel, ne faire bouillir qu’une quantité limitée et, bien évidemment, s’acquitter de taxes énormes.
Ainsi, pour 55 euros de travail payés au distillateur (qui en reversera encore une partie de son côté), il faudra faire un chèque de… 88 euros à l’État !
En contrepartie de quoi, nous avons le droit de récupérer 1 000 degrés, soit en l’occurrence 20 litres d’alcool à 50° (soit 7,15 € le litre).

l’alambic

À ce stade, nous avons donc 20 litres d’un alcool blanc, au parfum subtil, mais qui manque singulièrement de corps. C’est certes buvable en l’état, mais pas enthousiasmant.

Nous le mettons donc en fût avec quelques morceaux de chêne (l’intérieur de notre fût est vitrifié) pendant quelques mois, afin que l’ensemble prenne un peu de couleur et de mâche.
Enfin, après 6 mois de repos, le breuvage est prêt à mettre en bouteilles. Il convient de le filtrer une dernière fois pour éliminer les particules de bois et le clarifier totalement.

Sur les 20 litres, il n’en reste plus que 19 : les anges, gourmands, sont passés par là ! Mais ça fait tout de même 27 bouteilles !

L’alcool ainsi obtenu est agréable et riche en bouche, fort (je n’ai pas de pèse-alcool, mais on doit encore être autour de 47 ou 48°) et fait un excellent digestif, à consommer bien évidemment avec modération, pour un coût final de 7,50 € le litre.

Les bouteilles peuvent aussi servir de monnaie d’échange, car en mode troc, l’alcool reste une valeur sûre.

À votre santé !

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