On me dit souvent :
« Ah ! t’as un couteau chinois ! c’est de la merde ! Le mieux, c’est xxxxxxxx ! »
(remplacer xxxxxxxxx par une marque connue dans le milieu, qui fait d’excellents couteaux pour à peine moins qu’un SMIC).
Car le survivaliste est un être étrange : il est prêt à se couper un bras pour faire l’acquisition du dernier matériel de la mort qui tue, mais mettra un point d’honneur à se fabriquer un garrot en écorce de bouleau collée à la salive de castor pour le poser sur le moignon dudit bras.
Pour ma part, j’ai le matériel qui me convient, celui que j’utilise chaque jour, et à l’excellence hors de prix, je privilégie le rapport qualité/prix.
« Ouais, mais en cas d’apocalypse zombie / guerre nucléaire / épidémie d’ébola fulgurante / invasion d’aliens affamés (rayez les mentions inutiles), ton couteau de merde, il te lâchera et tu seras très très mal ! »
Peut-être.
Ou pas.
Qui souscrit systématiquement l’assurance la plus chère, vous savez, celle qui prend en charge le rapatriement en hélico et la cellule psychologique si on se casse un ongle ? Personne : on fait tous la part entre le coût et le risque.
Je ne suis pas Crésus. Donc, étant donné la probabilité pour que le pire du pire advienne, et étant donné la probabilité pour que mon couteau chinois me lâche précisément à ce moment-là, je m’en tiens à mon choix et conserve mon bel et bon argent pour d’autres achats ou activités qui couvriront mes autres besoins. Bien sûr, je ne vais pas non plus me cantonner (si je puis dire) à du matériel merdique juste pour économiser, mais je ne dépenserai pas plus qu’il m’apparaît raisonnable.
Et si les probabilités sont contre moi ?
Le propre d’un survivaliste est aussi d’assumer ses choix, non ?
Alors je me mettrai en quête d’un bouleau et d’un castor.